Tu as peut-être remarqué camarade que nous sommes en périodes électorales. Mais si voyons, souviens toi de cette période qui, tous le 5 ans, nous envoie sur les plateaux, la radio, les rues et autres espaces publics, une flopée de types tous plus capable que les autres, tous vont révolutionner le pays, l’améliorer le rendre beau et bien pour sa population. Nous allons arrêter ceci, changer cela. Tout est bien qui finiras bien avec moi, disent-ils. Et puis ils se disputent sur quelques plateaux. Tous ces supposés gens de bien se dispute à savoir qui sera le meilleur, qui deviendra le grand, le magnifique, le tout-puissant ! Et pour cela, ils ont besoin de toi. Un besoin impérieux, qui n’a d’égale que leur profonde soif de puissance et de pouvoir. Car tous ces gestes vains, toutes ces promesses creuses, toutes ces disputes sans arrêt, cachent un seul et même message. Un message qui va à l’essentiel de leur objectif, a la naissance de leurs ambitions. Tous te crient à l’unisson et sans fausses notes : VOTES ! VOTES ! TU AURAS PAIN ET PAIX AVEC MOI ! VOTES !
Et oui tout ce cirque n’a qu’un seul but ! Faire déplacer une population entière aux urnes et en masse de préférence. À ce moment, les camarades qui ont suivi en cours d’histoire et de civisme m’arrêtent : mais ne sont-ce pas nos représentants ? Qui nous doivent obéissance ? N’est-ce pas là le pinacle du système démocratique que d’aller aux urnes ? Ne serait-ce pas irresponsable de laisser un l’abandon une telle chance que d’être le moteur de notre pays ? Et ceux qui ont quelques notions d’histoire politique de rajouter : mais ces gens ne nous font pas de mal, ils présentent leur projet et nous sommes libres de choisir. Que ce soit le Président comme le Parlement, ils représentent nos envies, nos aspirations pour notre pays ? Ils sont là pour s’assurer que soit respecté l’intérêt général ! Oh, je t’arrête, n’allons pas sur ce terrain-là. Je ne discuterais pas de la supposer représentativité des élus. Mon article d’aujourd’hui a pour ambition d’aller bien plus loin. Je suis radicale alors partout où je vois un problème, je cherche la racine. Mais quel problème ? Attends attend, une explication au rouage complexe comme celle-ci prend du temps pour advenir, se former, et pareil à un engrenage, devenir une évidence pratique.
Alors pourquoi veulent-ils que tu votes ? Comme tu l’as exprimé plus haut, la pensée libérale veut effectivement que nous, peuple, soyons souverain en notre pays. Qu’élire des représentants pour faire porter ça voix et le meilleur des systèmes. Et te voilà trompé ! Si nous sommes souverains pourquoi ne pas exercer notre souveraineté nous-mêmes ? Ne te penses-tu pas capable de gérer ta vie dans tous ces aspects ? Ah, mais on ne peut pas rassembler l’ensemble de la population à un endroit pour discuter ! Effectivement. Nous parlerons en détails de la centralisation et des dynamiques de concentration plus tard, cependant, on touche l’un des aspects rigide qui te semble logique vu que l’on t’a rabâché que c’est ainsi en démocratie. Si nous sommes effectivement souverains, les politiques ne verront aucun problème à ce que l’on s’assemble par quartier, par commune, pour nous gérer nous-mêmes. Tu remarqueras, que ce soit les premières communautés anarchistes aux ZAD (Zone A Défendre) contemporaines, toute ce genre d’initiative à été soit combattus, soit récupéré et enfin abolis par la classe dirigeante. Souverain, tu disais ?
Sommes-nous au pouvoir ? La réponse et évidemment non, puisque nous élisons des représentants pour y être. Donc si nous ne sommes pas souverains et que ce sont les élus qui sont toujours au pouvoir. Alors pourquoi te faire voter ? Pour les départager ? Pour être légitime ? Oui, ce sont de bonnes intuition. Mais poussons nos conclusions plus loin veux-tu ? Le pouvoir existe parce que nous vivons dans une cité, c’est-à-dire que notre société a crée une entité politique. Aujourd’hui, cette entité est un état qui a pris la forme d’un régime représentatif, la république. Ce caractère particulier, propre aux êtres sociaux, donne à tous ceux et celles qui font partie de cette cité un peu de pouvoir. Vient ensuite les lois et les coutumes qui détermine, entre autres, qui est citoyens et dans quel cadre doit s’exercer ce pouvoir. Pour qu’une cité soit dite démocratique, il faut que les citoyens puissent eux-mêmes exercer leur pouvoir. Et alors le vote ? J’y viens. Le vote ici sert à enlever ce pouvoir aux citoyens. En votant on matérialise, par un papier dans une urne, notre pouvoir qu’on donne aux élus, ou dit plus clairement à la classe politique. Et c’est là que des phrases comme celle de l’anarchiste français Elisée Reclus ont du sens. Reclus disait « Voter, c’est abdiquer », et voilà effectivement tout le caractère que le vote revêt. Nous abdiquons notre pouvoir naturellement acquis au profit de gens qui, peut-être un jour, s’occuperont de nous.
Face à cela que faire ? Et bien tout simplement appliqué un vieux précepte socialiste français qui fut oublié « Les prolétaires doivent prendre leurs affaires en main ». Et cela est vrai tant au travail qu’en politique. À l’expropriation de la classe capitaliste, dois répondre la destruction de L’État. Concrètement ? Et bien, c’est très simple. Plutôt qu’attendre un nouvel imbécile qui se prend pour un sauveur. Assemblons-nous en village, commune, quartier… Et discutons. Oh pas de grand principes philosophique ou d’immenses projets sans autre ambition que de marquer une histoire qui n’en a rien à foutre. Non discuter de tout de rien, mais surtout de problème concret : que mangerons-nous cette année ? Comment loger tout le monde ? Avons-nous assez d’eau ? Ça te parait peut-être triviale, mais c’est pourtant l’essentiel de la démocratie. Pas besoin de parti avec des idéaux définis et rigide. Non tout cela est absurde. Si nous voulons vivre dans l’idéal, il faut le construire ensemble. Et pour cela le premier pas, c’est se parler.
Pensées d'un libertaire 